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  • Marine.

A cœur ouvert!

Dernière mise à jour : 30 mars 2020

Ce soir, j’ai le cœur lourd.


Ce soir je pleure, car ce soir j’ai peur.


Je suis fatiguée.

Fatiguée physiquement mais surtout fatiguée moralement.


Après mettre battu bec et ongles pour mes droits, bafoués par les géants de ce monde, je me suis posé, l’espace d’un instant avec mon mari et mes enfants, pour faire une rétrospective de cette semaine si intense.


Toutes ces femmes, tous ces hommes, tous ces parents et tous ces enfants qui attendaient tant de moi, et que je n’ai pas su à satisfaire. Toute cette énergie dépensée, pour combattre les autorités de mon Pays. Celles pour lesquelles les intérêts économiques prévalent sur la santé humaine.


Mais jusqu’à quand cela va-t-il durer ? Quel sera le résultat final de toutes ces discussions, réunions, concertations… alors que nous étions prévenus de ce qui allait arriver…

Ces hommes, ces femmes, ces enfants, que je voudrais tant protéger de cette chose, que l’on ne peut pas maîtriser, qui tel un réseau contamine tout sur son passage.


Ce soir, les annonces du Ministre sont tombées, ce soir, les nouvelles m’ont achevées.

Tout ce que j’ai fait jusque-là, s’est évaporé.


Le goût de la défaite m'est amère, et je n’arrive plus à répondre aux messages de soutien que je reçois.


Cette fois ci, j’en ai assez ! J’en ai marre d’entendre toutes ses bêtises à la télé, j’en ai marre de devoir me soumettre à ces décisions qui ne sont pas les miennes, j’en ai marre de devoir pallier aux erreurs de ceux qui nous gouvernent… alors j’ai décidé de tout couper.


J’ai mis la musique à fond, mes deux enfants ont commencé à danser. Dans leurs yeux, j’ai senti le bonheur de bouger, de chanter, de crier, bref le bonheur d’une liberté retrouvée. J’ai dansé avec eux, j’ai joué avec eux, j’ai crié avec eux, comme si tout ce fléau qui nous entoure n’existait pas. J’ai vécu l’espace d’un instant, le bonheur à l’état pur, loin de toutes ces règles qui nous ordonnent, qui nous régissent, et nous contrôlent.


L’heure du coucher plus que dépassée, j’ai couché mon petit dernier en 1er, je me suis allongé près de lui, je l’ai enlacé, je l’ai contemplé comme si ce jour était le dernier.


Comme si nous avions tous mangé, cette pomme empoisonnée qui allait mettre fin à toute vie pour l’éternité.


Une fois endormi à point fermé, loin de tout danger, j’ai été voir mon aînée, inquiet des ombres profilant les murs de sa chambre, et des slogans « corona » chantés par les enfants du quartier. Je l’ai rassuré, je l’ai embrassé, je l’ai câliné avec toute la tendresse et la bonté que j’attendais de ce monde.


A mon tour, fatiguée par cette semaine si intense, je suis tombé d’épuisement dans mon lit. C’est à ce moment-là, que des lumières oranges et bleus m’ont ébloui. Je ne savais pas pourquoi, mais mon cœur s’est tout de suite emballé, plus fort que moi, j’ai dû me lever. Je devais regarder… Ces lumières éclairant le ciel dans la nuit, étaient celle des sauveteurs de notre Pays.


Leur visage masqué, j’avais compris, comme je l’avais pressenti… Mon sang n’en a fait qu’un tour. Ça y est, il est là, il se rapproche, il est tout prêt, je pourrai presque le toucher.

Ma première pensée, fut pour pour mes enfants, à cette soirée passée, me promettant, de les rendre plus heureux demain qu'aujourd’hui.


Ma seconde pensée, fut pour mon mari, celui avec qui, j’ai construit ma vie. A cet homme qui a fait de moi, la femme que je suis aujourd’hui.


A cet homme protecteur, qui malgré ses inquiétudes, ne montre aucunes de ses faiblesses. Ce matin je me suis levée, j’ai contemplé mes enfants et mon mari, comme je ne l’avais jamais fait auparavant.


Je me suis promise que chaque journée, sera aussi belle et pleine d’amour que cette soirée.

Aujourd’hui, nous avons été au parc, j’ai pris un café avec une amie, j’ai joué avec mes enfants, passé du temps avec mon mari, préparé ma maison pour accueillir mes petits demain, encore et toujours dans l’espoir qu’il n’arrive rien à chacun.


Je sens tout autour de moi cette tension qui monte, ce stress qui nous envahit, ses regards anxieux entre voisins…


Bien qu’on essaie de ne pas y penser, bien que l’on essaie de ne pas en parler, il est partout. Je pense plus que d’accoutume à mes proches. Je leur écris, prends de leurs nouvelles. Je leur envoi des photos des enfants, dans l’espoir qu’ils ne soient pas impactés par ce démon qui me semble si inévitable.


Le risque est partout et nulle part… il est tout aussi invisible qu’il condamne.


Je ne peux me résigner à accepter les responsabilités que l’on m’impose.

A prendre les risques que je n’ai pas demandé, à l’impact que cela peut avoir sur mes bébés.


Je pense à toutes ces femmes et hommes qui comme moi, luttent pour leurs droits. Toutes ces femmes et hommes qui perdront probablement un enfant, leur mari, leur femme, un grand-père, une tante… 60% de la population nous disent-il… si seulement ils nous disaient la vérité. Comment mesurer ce qu’on ne peut pas contrôler.


Mes rues se vident à la même vitesse que les rayons de mon supermarché. La folie gagne du terrain, et le civisme a perdu sa place. Agressivité, violence et individualisme gagnent du terrain. Je ne peux pas accepter que nous nous laissions sans réponses, dans cette angoisse permanente d’être potentiellement, contaminer voire condamner.


Certains se méprennent sur mes démarches.


Ma seule condition est d’être protéger, moi et mon foyer, ainsi que chaque individu de cette planète.


Si nous devons aider notre patrie alors nous le ferons, mais que sous certaines conditions. Je vois les annonces de garde d’enfants défilées.


Et j’ai le cœur serré. J’angoisse pour ces parents, n’ayant pas d’autres choix que de devoir confier leurs enfants à leur voisin, ami, baby-sitter...

Ces hommes, et ces femmes, que nous ne connaissons pas.

Ces hommes, et ces femmes, prêt à nous aider, bien que nous ne leur avons pas encore demandé, qui à nos yeux, sont notre seul recours pour pouvoir aller travailler. Ils n’ont pas de conditions, caressant devant moi la joue de mon enfant, tout en lui disant « tout va bien se passer, ne t’inquiète pas ». Ces inconnus de confiance, dans ce monde si beau et si parfait.


Il ne faut pas sombrer dans la paranoïa, tout va réellement bien se passer, si les ministres nous invitent dans cette démarche alors pourquoi s’en inquiéter.


Il y a-t-il réellement du danger à confier des enfants si innocents à nos voisins de palier ?


Des solutions, il y en a et il y en aura toujours, mais encore faut-il trouver les bonnes, aujourd’hui j’ai un doute…


A toutes les mères de familles, à tous les pères de familles, à tous les enfants de ce monde, à tous les voisins et amis qui vous entoure, protégez-vous mais protégez aussi les autres. Ne prenez pas de décision qui potentiellement mettrons la vie de chacun en danger.


Ne vous résignez pas, si vous êtes ou vous sentez en danger, il y a toujours des solutions.

Respecter les mesures barrières mais faites plus encore, plus pour vous, vos enfants, et vos proches.


Il y a des sacrifices qui sauvent la vie, pensez-y.


Continuer de vivre, de profiter, de rigoler… car nous ne savons pas de quoi est fait demain. Certaines choses non pas de frontières, mais l’amour qui vous unit à chacun, lui aussi est sans barrières.


Prenons conscience du danger qui nous entoure, sans perdre espoir que tout ira mieux demain. Rassurons nos progénitures, et partageons ces moments si précieux avec eux, que nous n’aurons peut-être plus demain.


L’espoir fait vivre, mais il faut vivre pour avoir de l’espoir, alors vivons et protégeons-nous comme nous le pouvons, car nous sommes les propres maîtres de nos décisions.

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